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dimanche 10 juillet 2016

Tristeza pé no chão (Clara Nunes)

Tristeza pé no chão Tristesse pieds sur terre
Dei um aperto de saudade
No meu tamborim
Molhei o pano da cuíca
Com as minhas lágrimas
Dei meu tempo de espera
Para a marcação e cantei
A minha vida na avenida
sem empolgação

Vai manter a tradição
Vai meu bloco
Tristeza pé no chão
Vai manter a tradição
Vai meu bloco
Tristeza pé no chão

Fiz o estandarte
Com as minhas mágoas
Usei como destaque
A tua falsidade
Do nosso desacerto
Fiz meu samba enredo
Do velho som da minha surda
Dividi meus versos

(refrão)

Nas platinelas do pandeiro
coloquei surdina
Marquei o último ensaio
em qualquer esquina
Manchei o verde esperança
Da nossa bandeira
Marquei o dia do desfile
para quarta-feira

(refrão)
La nostalgie m’a fait tenir plus fort
mon tambourin
J’ai éssuyé mes larmes
Avec le linge de la “cuíca”
J’ai gardé mon temps
pour attendre le compas et j’ai chanté
À propos de ma vie sur l’avenue
sans passion

On va garder la tradition
Allez mon “bloco”
Tristesse pieds sur terre
On va garder la tradition
Allez mon “bloco”
Tristesse pieds sur terre

J’ai fait l’étendard
Avec mes chagrins
J’ai utilisé comme vedette
Ta hypocrisie
De notre erreur
J’ai fait ma samba intrigue
Du vieux son de ma “surda”
J’ai divisé mes vers

(refrain)

Sur les cymbalettes du tambourin
j’ai mis sourdine
On fait la dérnierè répétition
dans n’importe quel coin
J’ai taché le vert espoir
De notre drapeau
La parade va avoir lieu
le mercredi des cendres

(refrain)

Cette chanson a été composée en 1973 par Armando Fernandes et interprétée la première fois par Clara Nunes. 

Bien que la carrière de Clara Nunes eût commencée avant, c’est avec cette chanson qu’elle a dépassé un point sans précédent pour une chanteuse et a brisé le tabou que les femmes n’avaient pas une grande capacité à vendre des disques, en brisant aussi la légende selon laquelle une femme ne pouvait pas faire de la samba. La samba « Tristeza pé no chão » se vend à plus de 100.000 exemplaires. Mais ce n’est qu’un début ! Clara Nunes devient la première femme à vendre plus de cinq cent mille exemplaires au Brésil avec l’album « Alvorecer » en 1974. 

Le succès de Clara Nunes stimula d'autres producteurs à investir chez les femmes sambistes. Se forma ainsi le trio « ABC do samba » avec Alcione, Beth Carvalho et Clara Nunes elle-même, et de plus anciennes sambistes gagnèrent de la visibilité, comme Dona Ivone Lara, Jovelina Pérola Negra et Clementina de Jesus.

« Tristesse pieds sur terre » est une chanson qui parle d’un amour perdu et fait analogie avec un défilé de « bloco de carnaval » au Brésil. Le « bloco » est un rassemblement de personnes qui défilent ensemble pour le « carnaval ». Traditionnellement on fait des défilés de « blocos » pour fêter le carnaval partout sur les rues. Dans cette chanson elle a maintenu la tradition de défiler à l’intérieur d'un « bloco » qu'elle a nommé « Tristesse pieds sur terre » (Tristeza pé no chão).

La chanson fait référence à des instruments de musique traditionnels de la samba, comme l’ancienne « surda », le tambourin (pandeiro) et la « cuíca ». Dans son analogie elle utilise, par exemple, ses larmes pour humidifier le linge de la « cuíca » (qui est un instrument musical dont on doit frotter une tige de bois avec un linge humide) et met sourdine sur les cymbalettes du tambourin pour enlever toute la joie de l’instrument afin de remarquer sa tristesse.

Chanter sur l’avenue fait référence à chanter pendant le défilé, qui se passe sur les rues et, principalement, sur l’avenue « Marquês de Sapucaí », à Rio, où les écoles de samba vont défiler après. Faire la dernière répétition n’importe où est mettre un accent sur la tristesse en question, qui ne la laisse pas se soucier d’un détail si important.

La samba intrigue ne fait vraiment pas partie d’un défilé de bloc, qu’en général défile en train de chanter plusieurs « sambas de carnaval », mais il est un component très important d’un défile d’une école de samba et chacune doit avoir une chanson différente toutes les années. La samba intrigue raconte toujours une histoire en relation avec le thème du défilé. Dans le cas de cette chanson, la tristesse est le thème et compose la samba intrigue qui est la chanson elle-même.

Et, pour finir, la référence au mercredi des cendres : le carnaval à Rio est fêté jusqu’au mardi gras. Le pays est encore en fête depuis noël et on est en plein été. On dit qu’au Brésil l’année ne commence qu'après cette date. Le début de l’année scolaire étant en février, plusieurs familles profitent pour prendre ses vacances au mois de janvier afin de faire l’ensemble "semaine de noël/nouvelle année/vacances de janvier/semaine de carnaval" (qui est toujours une semaine de congé). Même si on ne fête pas le carnaval au début du mois de février, jusqu’au mardi gras on est encore en « mode congé ». Le mercredi des cendres est, pour les brésiliens, une journée de tristesse, car elle marque la fin du « mode congé » et le début de la « vie réelle ». Encore une référence à la tristesse: le défilé va avoir lieu au mercredi des centres, qui est une journée triste, où la magie du carnaval est fini et la vie réelle recommence et on doit avoir les pieds sur terre. Ça s'accorde totalement avec le nom de la chanson: "Tristesse pieds sur terre".

samedi 9 juillet 2016

Asa branca (Luiz Gonzaga)

Asa Branca  Aile blanche (Pigeon picazuro)
Quando olhei a terra ardendo
Qual fogueira de São João
Eu perguntei a Deus do céu, ai
Por que tamanha judiação

Que braseiro, que fornalha
Nem um pé de plantação
Por falta d'água perdi meu gado
Morreu de sede meu alazão

Até mesmo a asa branca
Bateu asas do sertão
Então eu disse, adeus Rosinha
Guarda contigo meu coração

Hoje longe, muitas léguas
Numa triste solidão
Espero a chuva cair de novo
Pra mim voltar pro meu sertão

Quando o verde dos teus olhos
Se espalhar na plantação
Eu te asseguro não chore não, viu
Que eu voltarei, viu
Meu coração
Quand j'ai vu la terre en feu
Comme le feu de camp de la Saint-Jean
J'ai demandé à Dieu au ciel, ai
Pourquoi cette souffrance démesuré

Quel brasier ! Quel four !
Rien que pousse dans la plantation
Par manque d’eau j'ai perdu mon bétail
Mon pur-sang a crevé de soif

Et même l'aile blanche
S'est envolé de l’arrière-pays
Alors j'ai dit, au revoir Rosinha
Gardes avec toi mon coeur

Aujourd'hui loin, plusieurs lieues
Dans une triste solitude
J'attends la pluie tomber encore
Pour revenir à mon arrière-pays

Quand le vert de tes yeux
Se propager sur la plantation
Je t'assure, ne pleures pas, t’sais
J'y reviens, t’sais
Ma chérie



"Asa Branca" est une chanson régionale populairement connue comme baião, écrite et composée par Luiz Gonzaga et Humberto Teixeira,  le 3 mars 1947.

La version la plus connue est chantée par Luiz Gonzaga, mais en plus de cette version, la chanson a été enregistrée par un certain nombre d'autres artistes. Elle a été élue par l'Académie brésilienne des lettres en 1997 comme la deuxième musique brésilienne la plus remarquable du XXe siècle, lié avec Carinhoso (composée par Pixinguinha en 1917). Il y a plus de 500 représentations d'aile blanche au Brésil et dans le monde, étant l'une des chansons qui ont reçu plus d'enregistrements.

Le thème de la chanson est la sécheresse dans le "sertão" du Nord-Est brésilien qui peut être très intense. Le "sertão" du Brésil possède un climat semi-aride et son sens originel signifie  "arrière-pays". La sécheresse est tellement intense qui fait migrer même l'aile blanche (Pigeon picazuro). Cet oiseau est capable de voler sur des longues distances et au cours de son vol l'oiseau affiche une trace blanche sur ses ailes. Le nom aile blanche est, donc, venu de là.

En raison des sécheresses, les paysans aussi quittent temporairement la région vers les villes de la côte, qui profitent d'un climat chaud et humide, comme Salvador, Recife, Natal et Fortaleza, et reviennent lors de la saison des pluies.

Dans cette chanson, les forces de sécheresse obligent un garçon à quitter la région. Ce faisant, il promet de revenir un jour dans les bras de son amour "Rosinha". Il y a une continuation d'Aile blanche, intitulée "Le retour de l'aile blanche", qui traite du retour du migrant et de sa nouvelle vie dans le Nord-Est.