Tristeza pé no chão | Tristesse pieds sur terre |
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Dei um aperto de saudade No meu tamborim Molhei o pano da cuíca Com as minhas lágrimas Dei meu tempo de espera Para a marcação e cantei A minha vida na avenida sem empolgação Vai manter a tradição Vai meu bloco Tristeza pé no chão Vai manter a tradição Vai meu bloco Tristeza pé no chão Fiz o estandarte Com as minhas mágoas Usei como destaque A tua falsidade Do nosso desacerto Fiz meu samba enredo Do velho som da minha surda Dividi meus versos (refrão) Nas platinelas do pandeiro coloquei surdina Marquei o último ensaio em qualquer esquina Manchei o verde esperança Da nossa bandeira Marquei o dia do desfile para quarta-feira (refrão) |
La nostalgie m’a fait tenir plus fort mon tambourin J’ai éssuyé mes larmes Avec le linge de la “cuíca” J’ai gardé mon temps pour attendre le compas et j’ai chanté À propos de ma vie sur l’avenue sans passion On va garder la tradition Allez mon “bloco” Tristesse pieds sur terre On va garder la tradition Allez mon “bloco” Tristesse pieds sur terre J’ai fait l’étendard Avec mes chagrins J’ai utilisé comme vedette Ta hypocrisie De notre erreur J’ai fait ma samba intrigue Du vieux son de ma “surda” J’ai divisé mes vers (refrain) Sur les cymbalettes du tambourin j’ai mis sourdine On fait la dérnierè répétition dans n’importe quel coin J’ai taché le vert espoir De notre drapeau La parade va avoir lieu le mercredi des cendres (refrain) |
Cette chanson a été composée en 1973 par Armando Fernandes et interprétée la première fois par Clara Nunes.
Bien que la carrière de Clara Nunes eût commencée avant, c’est avec cette chanson qu’elle a dépassé un point sans précédent pour une chanteuse et a brisé le tabou que les femmes n’avaient pas une grande capacité à vendre des disques, en brisant aussi la légende selon laquelle une femme ne pouvait pas faire de la samba. La samba « Tristeza pé no chão » se vend à plus de 100.000 exemplaires. Mais ce n’est qu’un début ! Clara Nunes devient la première femme à vendre plus de cinq cent mille exemplaires au Brésil avec l’album « Alvorecer » en 1974.
Le succès de Clara Nunes stimula d'autres producteurs à investir chez les femmes sambistes. Se forma ainsi le trio « ABC do samba » avec Alcione, Beth Carvalho et Clara Nunes elle-même, et de plus anciennes sambistes gagnèrent de la visibilité, comme Dona Ivone Lara, Jovelina Pérola Negra et Clementina de Jesus.
« Tristesse pieds sur terre » est une chanson qui parle d’un amour perdu et fait analogie avec un défilé de « bloco de carnaval » au Brésil. Le « bloco » est un rassemblement de personnes qui défilent ensemble pour le « carnaval ». Traditionnellement on fait des défilés de « blocos » pour fêter le carnaval partout sur les rues. Dans cette chanson elle a maintenu la tradition de défiler à l’intérieur d'un « bloco » qu'elle a nommé « Tristesse pieds sur terre » (Tristeza pé no chão).
La chanson fait référence à des instruments de musique traditionnels de la samba, comme l’ancienne « surda », le tambourin (pandeiro) et la « cuíca ». Dans son analogie elle utilise, par exemple, ses larmes pour humidifier le linge de la « cuíca » (qui est un instrument musical dont on doit frotter une tige de bois avec un linge humide) et met sourdine sur les cymbalettes du tambourin pour enlever toute la joie de l’instrument afin de remarquer sa tristesse.
Chanter sur l’avenue fait référence à chanter pendant le défilé, qui se passe sur les rues et, principalement, sur l’avenue « Marquês de Sapucaí », à Rio, où les écoles de samba vont défiler après. Faire la dernière répétition n’importe où est mettre un accent sur la tristesse en question, qui ne la laisse pas se soucier d’un détail si important.
La samba intrigue ne fait vraiment pas partie d’un défilé de bloc, qu’en général défile en train de chanter plusieurs « sambas de carnaval », mais il est un component très important d’un défile d’une école de samba et chacune doit avoir une chanson différente toutes les années. La samba intrigue raconte toujours une histoire en relation avec le thème du défilé. Dans le cas de cette chanson, la tristesse est le thème et compose la samba intrigue qui est la chanson elle-même.
Et, pour finir, la référence au mercredi des cendres : le carnaval à Rio est fêté jusqu’au mardi gras. Le pays est encore en fête depuis noël et on est en plein été. On dit qu’au Brésil l’année ne commence qu'après cette date. Le début de l’année scolaire étant en février, plusieurs familles profitent pour prendre ses vacances au mois de janvier afin de faire l’ensemble "semaine de noël/nouvelle année/vacances de janvier/semaine de carnaval" (qui est toujours une semaine de congé). Même si on ne fête pas le carnaval au début du mois de février, jusqu’au mardi gras on est encore en « mode congé ». Le mercredi des cendres est, pour les brésiliens, une journée de tristesse, car elle marque la fin du « mode congé » et le début de la « vie réelle ». Encore une référence à la tristesse: le défilé va avoir lieu au mercredi des centres, qui est une journée triste, où la magie du carnaval est fini et la vie réelle recommence et on doit avoir les pieds sur terre. Ça s'accorde totalement avec le nom de la chanson: "Tristesse pieds sur terre".